VIEILLES-MAISONS-SUR-JOUDRY (45) :
Une cinquantaine de chiens avaient été retrouvés, fin 2013, sans soins depuis des mois. Certains souffraient de tumeurs ou d’insuffisance cardiaque.
Depuis des années, un homme de 65 ans élevait à Vieilles-Maisons-sur-Joudry, dans le Montargois, une cinquantaine de chiens dans des conditions abjectes. Il a été condamné, mercredi, par le tribunal correctionnel de Montargis, à 6 mois de prison avec sursis et plus de 7.000 euros d’amende.
Les gendarmes l’ont consigné le 17 novembre 2013 sur leur procès-verbal : ils n’avaient jamais vu ça ! « La propriété n’est pas entretenue et semble à l’abandon. L’herbe est haute et des détritus en tout genre s’étalent de partout. Dans la maison où règne une forte odeur de renfermé et d’excréments, le sol est recouvert de déjections canines ».
Dans le chenil, le spectacle n’était pas plus engageant : les chiens se tenaient sur des palettes de bois et les portes d’accès aux petites cours extérieures ne s’ouvraient plus.
Comme l’attesteront, par la suite, les examens médicaux pratiqués par des vétérinaires, les animaux étaient en état de dénutrition et de déshydratation. Atteints de diarrhées, ils étaient souillés et couverts de tiques.
LE PREVENU SORT DE TRIBUNAL, APRES L'EXPULSION DE SA FEMME ET SON FILS
Plus grave encore : sans soins depuis des mois, certains souffraient de tumeurs ou d’insuffisance cardiaque et d’autres étaient atteints de cécité. Des chiens, d’ailleurs, sont morts peu après leur transfert au refuge de Nargis.
« Y’a rien de vrai là-dedans. Tout ça, ce n’est qu’un tissu de mensonges ! », s’est exclamé, à la barre, le prévenu, qui, pour bien montrer combien la propreté lui tient à cœur, avait pris soin de revêtir un pull-over blanc.
Le président s’apprêtait à poser sa première question quand la femme et le fils du propriétaire de l’élevage, présents dans la salle d’audience, se sont soudain levés pour prendre à partie le tribunal. Alors que tous deux étaient expulsés, le propriétaire a crié à son tour à l’injustice et déclaré que, puisqu’ils sortaient, il sortait aussi.
Après la reprise du procès, sans le prévenu donc, la substitut Julia Saléry s’est élevée contre cette « mascarade » et a jugé inquiétant que « le prévenu essaie de fuir ses responsabilités et soit dans l’incapacité de se remettre en question ».
250.000 € DE DOMMAGES DEMANDES
De manière à arracher une sanction plus faible, Me Anne Rousseau, pour la défense, a préféré parler de défaut de soins plutôt que de mauvais traitements et défendu que son client était un « homme consciencieux dont l’élevage a eu son heure de gloire et remporté plusieurs récompenses ». Puis, elle s’est élevée contre les prétentions des parties civiles (la Fondation 30 millions d’amis et le refuge de Nargis, la Société nationale pour la défense des animaux et l’association Stéphane Lamart) qui avaient demandé, au total, près de 250.000 € de dommages- intérêts.
Dans son jugement, le tribunal a interdit au prévenu d’avoir une activité en lien avec la vente et l’élevage d’animaux. Il a, par ailleurs, rejeté l’essentiel des demandes des parties civiles en raison de la prise en charge, par le ministère de la Justice, des dépenses afférentes à l’accueil des animaux maltraités.
M.R
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INFO PLUS
Depuis 30 ans. Le chenil n’avait cessé, depuis son ouverture en 1983, d’être l’objet de nombreux rappels à l’ordre et de mises en demeure pour des installations hors normes et le non-respect de la capacité d’accueil.
Source (27.02.2015) larep
L'AFFAIRE (decembre 2013) :
UNE CINQUANTAINE DE CHIENS SAISIS DANS UN ELEVAGE PRES DE LORRIS.
Les animaux, qui se trouvaient dans deux maisons différentes, mais étaient la propriété du même éleveur, vivaient dans des « conditions abjectes », selon les gendarmes.
Des chiens laissés sans eau, couverts d’excréments et de puces. C’est ce qu’ont découvert les gendarmes de Lorris, le 17 novembre dernier en poussant la porte de l’élevage « Les Teckels de la Petite Ménaudière », à Vieillesvieilles-Maison-sur-Joudry. Les 17 teckels qui vivaient là ont été immédiatement placés au refuge de Nargis.
Confiés au refuge
de Nargis
L’un d’eux n’a pas survécu aux mauvais traitements dont il a fait l’objet. « Il est décédé pendant le transport », regrette Jean-Pierre Grzelczak, président du refuge qui décrit des animaux « complètement deshydratés ». « On aurait dit des bouts de bois sec. Quant à la saleté, je ne vous raconte même pas. »
Mais les gendarmes n’étaient pas au bout de leurs surprises. Deux jours plus tard, ils ont découvert au domicile de l’éleveur – un homme de 63 ans vivant à Nibelle – 41 autres chiens. Parmi eux des teckels, des caniches et des yorks. Emmenés par la fourrière de Chilleurs-aux-Bois, les chiens ont été confiés à la Fondation 30 millions d’amis.
Entendu par les gendarmes, l’éleveur conteste tout mauvais traitement sur ses animaux. Les investigations se poursuivent.
Quant aux teckels, ils ont repris du poil de la bête mais « on ne peut pas les faire adopter tant qu’ils sont placés sous scellés par la justice. »
Source(14.12.2013) Larep